



Moullins fut tout d’abord une grande exploitation agricole, avant de devenir un prieuré peu avant l’an 1000. Celui-ci s’est développé et enrichi durant les siècles qui suivirent, ce qui explique la construction durant la première moitié du 14ème siècle d’un lieu de pouvoir ostentatoire : la grande salle d’apparat à nef et bas-côtés. Henri V mit fin au développement du domaine lorsqu’il pilla puis brûla l’ensemble des bâtiments en 1417.
Après avoir été laissé à l’abandon durant plusieurs années, Moullins connaît une nouvelle heure de gloire aux alentours de 1500, lorsqu’il devient la résidence privé des abbés de Saint Pierre de la Couture. C’est de cette époque que date l’ensemble seigneurial comprenant le logis abbatial et la chapelle castrale. Les abbés ne l’occupèrent cependant que jusqu’en 1562, du fait de la prise du Mans par les Huguenots.
A partir du début du 17ème siècle, le domaine s’est morcelé : le fermier général titulaire du bail sous-louait des parcelles. A la Révolution, le domaine fut divisé en 7 lots, vendus séparément. L’un des plus modestes, celui du château, connu plusieurs occupants jusqu’à son rachat en 1982 par ses actuels propriétaires.
Il y a plus de 30 ans que les propriétaires du Logis de Moullins se sont lancés dans une incroyable aventure : celle de la restauration par restitution de l’état d’origine de tous les bâtiments. Il s’agit de restaurer en respectant les matériaux et techniques de construction utilisés au moment de l’édification du logis abbatial, de la chapelle et de la grande salle médiévale.
Cette tâche nécessite de constants travaux de recherche et de documentation et l’intervention de nombreux artisans et compagnons du devoir. Le résultat de cette restauration encore en cours est une impression de plongée dans l’univers du Haut Moyen Âge : pas de serrures modernes, de poignées de porte ni de radiateurs ; le confort est là, mais il se doit d’être aussi discret que possible. Les fenêtres et les portes sont des copies fidèles des huisseries de la fin du 15ème siècle. Les portes ont des linteaux très bas et il faut beaucoup d’humilité pour franchir leur seuil.
Construite vers 1300-1340, la grande salle servait aux repas, aux réceptions et à la justice. Les parties les plus intéressantes ont été préservées, à savoir les murs pignons avec deux belles fenêtres à remplage de style gothique rayonnant, 2 fenêtres à croisée et quatre portes dont 3 à arc brisé, le pignon du logis des moines et de nombreux restes que des fouilles archéologiques doivent identifier.
L’agencement de la grande salle de plain-pied n’était pas conçu pour assurer le confort mais pour impressionner le visiteur, grâce à ses dimensions intérieures. La salle comprenait une nef centrale et deux bas-côtés séparés par des poteaux, vraisemblablement en bois et occupait un volume de 19 m x 19m au sol et environ 14 m sous toiture.
Lors de la construction du logis abbatial, les bas-côtés de la grande salle, privés de leur charpente et de leurs piliers consumés lors de l’incendie de 1417, furent abattus. La hauteur des pignons a été réduite considérablement, les baies furent bouchées, les piliers de bois remplacés par des murs en pierre et l’orgueilleuse grande salle d’apparat fut réduite au rang de grange dîmière.
Construit au début du 16ème siècle, l’ensemble seigneurial est composé du Logis abbatial et de la chapelle Sainte Catherine.
De style gothique flamboyant très sobre, le logis abbatial se distingue par des toitures élancées hérissées de petits combles en poivrière ou en pavillon, décorées de grandes lucarnes, de fleurons en pierre, d’épis de faîtage en grès ou en plomb, et d’un bestiaire très varié. Le bâtiment s’articule autour du premier étage où vivait et recevait l’abbé: chambre, salle de travail et de réception, « cabinet des secrets » et chartrier. Le rez-de-chaussée est composé d’une grande salle encadrée au sud par la paneterie et au nord par l’écurie du cheval de l’abbé.
La silhouette de la chapelle sainte Catherine est à la fois élégante et imposante, malgré d’immenses blessures, infligées par le temps et les hommes. A la Révolution, les voûtes en pierre de taille ont été abattues et les contreforts des murs gouttereaux enlevés pour récupérer la pierre. La nef unique, à trois travées, fût divisée par un plancher et transformée en l’habituel triptyque: cellier et pressoir séparés par un mur de refend et grange à l’étage. Le retable, devenu inutile, fût explosé à la masse et les morceaux réutilisés en maçonnerie, face sculptée à l’intérieur.
Les propriétaires du Logis Abbatial de Moullins ont le plaisir de vous accueillir à tout moment de l’année, sur rendez-vous, quelque soit le nombre de visiteurs.
Ouverture : du 15 au 26 juillet, du 5 au 21 août et du 4 au 19 septembre, du lundi au vendredi de 11h à 17h.
Informations et réservations auprès de Madame Favre : 06.81.00.98.34. et 06.81.00.98.34
L’entrée est gratuite pour les moins de 17 ans et les personnes handicapées.
Les tarifs mentionnés ci-dessus vous donnent droit à une visite de minimum 2 heures avec l’un des propriétaires, voire plus selon votre goût pour l’histoire et l’architecture.
Des visites sont possibles en dehors des périodes mentionnées, il suffit de prendre rdv aux numéros citées ci-dessus.
Site internet: www.logisdemoullins.fr